vendredi 29 novembre 2013

Sào Nicolau

Nous avons quitté Palmeria en milieu d'aprés-midi, ayant calculé que nous arriverions dans la matinée à Tarrafal, seul port-mouillage de l'île de San Nicolau. Les 60 nautiques ont été avalés tres rapidement de nuit, avec un vent de travers entre 25 et 30 noeuds. Nous avons même été obligés de réduire la voilure pour arriver avec le jour.
Cette ile est une des plus belles du Cap Vert, qui a gardé son authenticité, le tourisme y étant une activité encore quasi inconnue. L'île est dominée par le Monte  Gordo qui culmine à 1312 m.  Paysages époustouflants, avec la particularité que les nuages venant du nord-est butent contre cette montagne et  provoque humidité et quelques pluies.  Elle fait donc partie des rares îles où y a un peu d'agriculture. Ce n'est pas la Beauce et les petits lopins de terre à flanc de coteau sont plantés de maïs, canne à sucre, tomates et pommes de terre. On reste néanmoins dans une agriculture de subsistance.
Pour faire ce tour en voiture, nous avons rencontré un personnage assez atypique : il s'agit d'un hollandais âgé de 90 an, qui a posé son sac ici il y a plus de 15 ans, après avoir bourlingué sur les mers. Il a donné son bateau, vendu ses biens aux Pays-bas, et acheté une petite maison ici. Il a créé une sorte d'association qui prend en charge chez lui quelques jeunes qu'il forme à la cuisine. Deux piaules loués à des touristes randonneurs lui permettent de petites rentrées d'argent. Sa voiture qui est un 4x4 avec plateau arrière ouvert sert à balader le touriste désirant découvrir l'île.
Pour revenir aux apprentis cuisiniers, nous avons accepté son offre de venir dîner et de tester la cuisine. Bien sur contre des euros !  Il nous avait vante une cuisine de grande qualité avec spécialités Cap Verdiennes. Le résultat n'était pas vraiment au rendez-vous avec entre autres un poisson trop cuit enveloppé dans du fromage de Hollande... Décidément avec Hollande il faut se méfier !
Le clou touristique de cette ile a mon avis reste des falaises de lave sur la pointe nord-ouest . Le vent et la mer ont fait leur travail et le résultat est unique. Des photos valent mieux qu'un long discours.

Roche de lave , mer et vent. Le résultat est superbe







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Montagne toujours et encore


Maison typique 


Nous serons donc restés 3 jours dans cette ile hors du temps, ravitaillée par les corbeaux, puisqu'il y a un ferry venant de Mindelo une fois tous les 15 jours. Notre prochaine étape étant Mindelo, seule marina du Cap Vert, où nous laisserons Madrica se reposer pour cette fin d'année, avant de continuer l'aventure. J'ai en effet décidé de continuer vers le Bresil fin janvier avec un nouvel équipage.









lundi 25 novembre 2013

Cap vert . Sal

On finit toujours par prendre ses marques. Donc, mouillés dans le petit port de Palmeira, nous avons vite  compris comment les choses essentielles fonctionnent : la bouffe, les courses alimentaires, le transport et bien évidemment internet dont on ne peut plus se passer.
Quelques détails : le plat du jour, en général du poisson coûte 4€50, les "aluger" sont des taxis collectifs qui coûtent 50 cts la course, les courses dans l'épicerie locale se limitent au minimum minimorum car il n'y a quasiment rien et, pour internet, le wifi est tellement impuissant qu'il faut environ une heure pour charger une photo.
Mais grâce à radio ponton, nous trouvons vite les bons tuyaux. Ce fut le cas pour internet, il a suffi d'acheter une carte sim pour 13€ et plus de probléme de connection.
SAL : une ile quasiment toute plate que connaissent bien les Européens du nord. Un magnifique aéroport tout neuf, financé par les Italiens qui ont probablement négocié une contre-parie juteuse. C'est eux qui possèdent toute une flopée de grands resorts au sud de l'île, où il y a des plages magnifiques.
Le reste de l'île est resté dans son jus, pas de végétation, du sable et du caillou.
La population est visiblement pas vraiment loin du seuil de pauvreté, mais ne se plaint jamais et ne mendie pas. Les seuls emmerdeurs sont les Sénégalais qui viennent nombreux pour alpaguer le touriste et tenter de lui fourguer quelques babioles Made in China.
Comme sont nom l'indique, on produit(sait) du sel. Un site magnifique, digne du far west , exploité par les salins du midi jusqu'à l'indépendance du cap vert. Possibilité de se faire masser au sel !!!
Je n'ai pas eu envie d'essayer, préférant le loup au sel.
Nos voisins de mouillage étaient un couple de retraites bretons qui étaient là depuis avril dernier et qui ne trouvaient pas le temps long. C'est eux qui nous racontaient qu'ils avaient vu le projet de développement de Plameira, le petit port où nous etions mouillés. Projets pharaoniques avec stade, ronds points, routes a 4 voies, etc . Tout celà afin de satisfaire quelques fonctionnaires à Bruxelles et espérer quelques subsides de l'Europe .
Les cap Verdiens ont la musique dans la peu. Tous les WE, la musique résonne de partout, les gens
sont dehors. La danse est essentiellement un genre de zouc, mais version beaucoup plus osée qu'aux Antilles. C'est un froti-frota trés serré au niveau du bassin, devant et derrière pour les femmes...c'est
trés chaud voire terriblement érotique. Et c'est aussi bien les anciens que les jeunes.
Côté physique, le mélange a fait son travail depuis des années : une peau assez foncée, mais avec des traits fins. Rien à voir avec les Africains. La langue est parfois difficile à comprendre, car ils parlent un créole portugais, qui n'a rien de commun avec celui des Antilles.



Les salines avec le systéme  de transport du sel,vers le quai de chargement


Le port de Palmeira


Notre cantine ( container de récup) qui sert du poulpe grillé, un vrai régal !



   Prochain descriptif : l'île de São Nicolau. Mais il faut que je trouve le temps, car à glander, on s'habitue vite !



jeudi 14 novembre 2013

Arrivee Cap Vert

Le plus long parcours effectue depuis notre depart de Carqueiranne :  800 nautiques soit environ 1600 kms depuis La Gomera, effectues en un peu plus de 5 jours. Le deux premiers jours etaient un peu "shaker" avec une mer tres formée, la suite plus calme.
Nous sommes mouilles dans le petit port de Palmeria, sur l"ile de Sal. Le depaysememt est total, on est entre l"Afrique et le Bresil. Ici, c"est No Stress !
Ce matin, seance formalites, papiers, tampons, tout cela dans une ambiance cool.
Notre projet dans les jours qui viennent est de visiter un maximum d"iles, chacune à ce qu'il paraît étant   différente.
Ici, un seul resto, pris d"assault par les equipages en majorite Francais.  Cote appro, il semble qu"il n"y ait que le strict minimum.
( mille excuses pour la poncruation, mais ici , pas de wifi, seul un cyber cafe avec des ordi datant de l"age antique et un clavier use a la corde. Mais ca marche !)
A +

jeudi 7 novembre 2013

La Gomera

Petite île volcanique, à l'ouest de Tenerife.
Pour ceux qui connaissent les Antilles, c'est Marie-Galante par rapport à la Guadeloupe. On dirait que le temps s'est arrété ou passe à petite vitesse. Les 20000 habitants semblent avoir une moyenne d'âge élevée, tout tourne au ralenti. L'approvisionnement de l'île se fait essentiellement par ferry venant de Tenerife. Peu de touristes sauf â la journée.
Le relief est assez particulier. On pourrait le comparer à un presse oranges , avec des vallées trés profondes descendant de l'ancien volcan au milieu de l'île.



Pas vraiment de plages, le peu existant est de sable noir. Ça ne donne guére  envie de se baigner.


Dans la marina, beaucoup de bateaux se préparant pour la traversée vers cap vert ou Antilles.
Donc, pas encore de détails croustillants à vous mettre sous la dent.
Les photos qui devraient accompagner cette page seront pour la prochaine vacation, car le wifi ici
n'est pas des plus . Le téléchargement me rappelle des temps pas si lointains avec modem qui grésillait à chaque connection.

Conclusion sur les Canaries :
On a aimé :
- le climat. Très tempéré, la température ne descend pratiquement pas en-dessous de 15°
-  les gens qui  ne sont ni stressés, ni agressifs
- la propreté, pas de tags, pas de mégots par terre. A se dire que la Hollandie est encore une exception en Europe !
- les patates arrugadas . Petites pommes de terre nouvelles, cuites dans une eau saturée de sel , servis avec une sauce moje. Extra !
- la biére pression, le GO à 1€, les clope à 2€ le paquet
 On a moins aimé :
-  les touristes du Nord Europe,  bien qu'on ne les  ai pas vraiment  rencontrés
-  le peu de plages  qui de plus sont en sable noir.
-  le peu d'animation le soir sauf à Lanzarote.

J'avais oublié cette photo mystére. Est-ce Madrica a l'envers ?  Un smilbrick en bois ?  Une barque de pêche ?  C'est le toit d'une petite église paumée dans la montagne !



La vie à bord

Il est probable que mes récits d'escale doivent commencer à vous saouler, vous disant qu'il suffit de lire un bon routard pour en savoir autant.
Et puis, vous vous demandez probablement comment se déroule notre vie à bord de Madrica.
Aux escales dans les marinas, c'est assez banal : nettoyage, aspirateur, lavage du pont, réparations diverses et récupération des nuits courtes pendant les navigations.
En mer, le programme diffère, puisque avant tout, il faut faire avancer le bateau avec des éléments que nous ne maîtrisons pas vraiment : mer et vent.
Priorité donc aux voiles et réglages. Nous maîtrisons de mieux en mieux le bateau et arrivons à le faire marcher correctement. Les allures rencontrées depuis Gibralatar sont essentiellement du portant ( pour les ignares de la voile, il s'agit d'une allure où nous touchons le vent aux 3/4 arrière voire complètement de l'arrière). C'est une allure assez confortable, le bateau restant théoriquement à plat, sauf quand une "salope" de vague vient nous bousculer sans prévenir.
La nuit, afin  d'être plus tranquilles nous réduisons un peu la voilure. C'est assez impressionnant de foncer dans le noir sans rien voir...sauf parfois le clair de lune.
Pendant la journée, aprés une toilette réduite, rangement rapide du bateau si la nuit a été agitée, et petit déjeuner. En fait, la journée assez trés vite, entre les différentes tâches, cuisine et sieste pour rattraper le sommeil réduit de la nuit. Activités diverses avec ipad , cours de portugais et lecture.
Le jour tombe vite et à 19h, la nuit arrive. Premier quart de nuit à 20h et changement toutes les deux heures.
Résultat, on ne voit pas le temps passer, et comme tout prend beaucoup plus de temps qu'à terre, nous ne voyons pas le temps passer...sauf la nuit, c'est parfois bien longuet ces deux heures de quart.
J'ai oublié la pêche, mais jusqu'à présent, une seule petite dorade au tableau.

A+

dimanche 3 novembre 2013

Tenerife

Aprés une navigation rapide entre Lanzarote et Tenerife ( 140 nautiques en 19h, un record pour Madrica !), nous avons mis les amarres à Santa Cruz, capitale de Tenerife.
Nous avons aussi retrouvé des bateaux croisés depuis les Baléares, tous se préparant dans cette dernière étape avant la traversée de l'Atlantique.
Maison La Laguna

               
                           

























































                               
                              Vieux quartier Santa Cruz
                                                       La gare des bus à Santa Cruz
Le sud et ses campements pour retraites de l'Europe du nord

Nous avons également fait la connaissance d'un Français de 70 ans , naviguant seul et revenant d'Argentine sur un bateau pas vraiment récent de 10m. Il n'a quasiment aucun équipement . Pas de frigo, pas d'électronique, pas de pilote automatique; juste un vieux GPS sans traceur. Un vrai Moitessier !
Quant à moi, je ne regrette aucunement le beurre frais, la carte sur Ipad et le pilote automatique !
Revenons à Tenerife.
Ce fut la dernière ile a être conquise par les Espagnols, quasiment 100 ans après Lanzarote.
Côté relief, elle se distingue par son ancien volcan qui culmine à 3710 m.
Contrairement aux idées reçues, les zones touristiques avec leur lot de resorts sont assez confinées tout  au sud, avec des constructions qui n'altérent pas vraiment le paysage. Par contre, la moyenne d'âge dans cette zone semble être proche des 80 ans, avec tâches de rousseur ressortant sur le rose fuschia du bronzage forcé.
Le reste de l'île est occupé par les locaux qui sont accueillants, ouverts.
Santa Cruz n'a pas vraiment d'intérêt en soi. Ville à vocation portuaire et commerçante. A quelques encablures se trouve la ville de La Laguna, sur les hauteurs de Santa Cruz. Ce fut longtemps la capitale de l'île après la conquête, et ce qu'il en reste est superbe. De magnifiques maisons ou hôtels particuliers, datant du XVI, avec patios intérieurs et vérandas en bois sculpté. Un vrai régal.
On pourrait comparer Santa Cruz à Marseille et La Laguna , centre politique, religieux, militaire à Aix.
Côté ressources, beaucoup de cultures diverses, ayant évolué à travers les âges. Dans le désordre : canne à sucre, bananes, tabac, tomates, vignes, et cochenille, servant comme colorant naturel ( il paraît que l'on en mange dans beaucoup d'aliments sous le code E120 ).
Le réseau routier est excellent, avec autoroutes longeant la cote. J'ai eu l'occasion de le pratiquer, ayant fait le tour de l'île en bus.
La température est plus que clémente, descendant rarement en dessous de 20°. Idéal pour faire un break en hiver !
Notre plan dans les jours à venir sera de visiter la petite île de La Gomera, située au sud ouest de Tenerife avant de descendre vers le Cap Vert.
Que c'est bon de ne pas compter le temps, de ne pas avoir de 20h avec son lot de nouvelles à vous mettre le moral au plus bas.
Ici, personne ne parle de la Hollandie !

Suite au prochain numéro ......